ManiFeste-2013 » Lindberg http://manifeste2013.ircam.fr festival 29 mai - 30 juin Fri, 26 Sep 2014 11:41:32 +0000 fr-FR hourly 1 http://wordpress.org/?v=4.1 EXAUDI – Ensemble intercontemporain http://manifeste2013.ircam.fr/event/exaudi-ensemble-intercontemporain/ http://manifeste2013.ircam.fr/event/exaudi-ensemble-intercontemporain/#comments Sat, 15 Jun 2013 20:00:00 +0000 http://manifeste2013.ircam.fr/event/exaudi-ensemble-intercontemporain/ Dominant sa génération en Espagne, Alberto Posadas conduit une œuvre imposante où l’âpreté singulière du détail est toujours intégrée dans une vision globale, souvent un tableau tragique et sombre. Après les Quatre scènes sombres inspirées de Goya ou Elogio de la sombra pour quatuor, Posadas crée ses Tenebrae sur des fragments de Novalis, Stefan Georg ou tirés de la Bible. C’est à partir d’un texte de Nietzsche, Le Voyageur et son ombre que Rihm dessine une frontière intérieure (Innere Grenze).

LindbergMagnus Lindberg © Saara Vuorjoki / Fimic

Contraste scintillant dans ce concert, les Jubilees de Magnus Lindberg, écrits pour les soixante-quinze ans de Pierre Boulez, ignorent allègrement toutes affres expressionnistes, toute solennelle profondeur.

  • Magnus Lindberg Jubilees
  • Alberto Posadas Tenebrae, commande Françoise et Jean-Philippe Billarant, création
  • Wolfgang Rihm Klangbeschreibung II – Innere Grenze

EXAUDI | Ensemble intercontemporain
Direction François-Xavier Roth
Réalisation informatique musicale Ircam Thomas Goepfer

19h, Cité de la musique, Médiathèque

Présentation du concert par Clément Lebrun, musicologue
Entrée avec le billet du concert dans la limite des places disponibles.
Réservation obligatoire : 01 44 84 44 84

Dans le cadre de la Biennale d’art vocal. Coproduction Ensemble intercontemporain, Cité de la musique, Ircam-Centre Pompidou. Avec les soutiens de la Sacem et de Diaphonique, fonds franco-britannique pour la musique contemporaine. Concert diffusé sur France Musique le 24 juin à 20h dans Les Lundis de la contemporaine.

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Gaxie, Lindberg, Maresz au Centre Pompidou http://manifeste2013.ircam.fr/text/concert-gaxie-lindberg-maresz-au-centre-pompidou/ http://manifeste2013.ircam.fr/text/concert-gaxie-lindberg-maresz-au-centre-pompidou/#comments Mon, 10 Jun 2013 10:14:33 +0000 http://manifeste2013.ircam.fr/?post_type=text&p=2386 Portrait Maresz I. 6 juin 2013 à 20h30, Centre Pompidou]]> Allez, on se lance un défi : parler du concert sans avoir lu au préalable (ni après) les notes de programme distribuées dans la salle. La musique contemporaine, avouons-le, croule souvent sous le poids de son discours et des phrases parfois très impénétrables signifient en réalité des phénomènes sonores très simples.

Le site de ManiFeste est cependant riche en entretiens vidéos où la parole des compositeurs est souvent instructive et intéressante. Dans le cas du concert qui nous occupe, les mots de Sébastien Gaxie et Yan Maresz témoignent pour tous les deux d’une personnalité créatrice attachante car hantée par le doute. À l’écoute de Continuous Snapshots pour piano et électronique du premier, le jeu et la surprise semblent être les maîtres mots d’une écriture solaire. Le début de l’œuvre fait craindre le pire : agencement sempiternel de nappe électronique sur babillage instrumental, mais très vite, Gaxie imagine un corps à corps plus charnel entre ces deux pôles. L’électronique, jusque là, très paysagère, rentre à l’intérieur du piano, à la manière des cordes d’un piano préparé. L’effet est magique, et le pianiste David Lively se transforme soudain en prestidigateur : une touche de piano claque comme une alarme, et on peut dès lors tout à fait apprécier une écriture déliée qui passe sans crier gare d’improvisations presque jazzy à des fureurs rythmiques dignes d’un Prokofiev ou d’un Messiaen. Il y a même, quelque chose du post-modernisme de Schnittke, dans cette successions d’instants sonores mais sans la hargne vindicative du compositeur russe, et avec une élégance toute française. Joueuse, la musique perd un peu le fil vers la fin de l’œuvre, mais Continuous Snapshosts de Gaxie est une jolie fantaisie, hédoniste, qui met de bonne humeur.

generale-mareszUltime répétition 6 juin 2013 © Hervé Véronèse

Les trois pièces pour piano seul de Magnus Lindberg, qui suivent, constituent un incontestable test pour une écoute sans étude du programme. À vrai dire, elles pourraient très bien tenir de deux compositeurs différents. La première Twine charrie des constellations de sons presque sérielles avec des gestes supérieurement agencés tandis que les Études qui suivent ont un souffle et un élan presque romantiques. Une musique qui fait plaisir à celui qui l’écoute et à celui qui la joue et où David Lively a tout loisir de répandre une virtuosité réellement ensorcelante. La deuxième Étude marque un pas supplémentaire dans la dextérité et témoigne d’un souffle dramatique encore plus prégnant, lorgnant presque du côté de Scriabine. Cette fois, on ne peut s’empêcher de regarder rapidement le programme pour confirmer ou non cette évolution du langage. Regard qui ne trompe pas puisque les trois pièces ont été jouées dans l’ordre chronologique de leurs compositions (1988, 2001, 2004) et dans laquelle on reconnaîtra l’évolution du langage de Magnus Lindberg qui, au cours des années 90, est passé d’un modernisme presque punk à des œuvres, disons, plus confortables.

La deuxième partie du concert arpentait un tout autre versant musical : celui de l’Ensemble instrumental (l’excellent musikFabrik de Cologne dirigé par Peter Rundel) avec ou sans électronique. Datant de la période médiane de Lindberg, Coyote Blues (1993) pour ensemble débutait donc cette deuxième partie. Sans lecture du programme (puisque c’est le jeu de ce soir), on ne saura donc pas pourquoi l’œuvre renvoie au canidé rôdeur d’Amérique du Nord. Mais s’il fallait garder la métaphore animalière, on parlerait plutôt d’un petit fauve chapardeur (un lynx ou un ocelot ?) tant la musique requiert, cette fois au niveau de l’ensemble, une redoutable dextérité. C’est une musique qui fonce, avec mille détails instrumentaux surprenants, probablement l’une des plus variées qu’ait jamais écrite le compositeur finlandais, et où rayonne ce génie des accélérations qui n’appartient qu’à lui.

Bouclant le concert, la création mondiale de Tutti de Yan Maresz était l’incontestable événement de la soirée. Cela faisait plusieurs années que le compositeur n’avait pas donné de partitions nouvelles, malgré la floraison de chefs d’œuvres comme Metallics (1995-2001) et le merveilleux Sul Segno (2004), partitions emblématiques de l’Ircam. Sans a priori ni pré-conceptions, le début de Tutti rappelle les murs sonores chers à Stockhausen, dans un idéal de fusion entre électronique et groupe instrumental. Mais rapidement, ce sont les pièces spectrales de Tristan Murail qui viennent en mémoire, avec une exploration assez systématique de sonorités circonscrites. D’une écoute exigeante, les vingt-cinq minutes de Tutti passent comme un éclair et forcent l’admiration par leur recherche obsessionnelle d’un objectif qui sans cesse se dérobe. Une œuvre intrigante en somme mais vers laquelle il faut revenir. C’est ici que la lecture des notes de programme a posteriori s’avère finalement le complément idéal à l’écoute en concert. Dans le très bon programme de salle, on apprendra donc que l’idée de départ du compositeur était d’écrire pour l’ensemble comme s’il s’agissait un seul et unique instrument et que le dialogue entre électronique et instrumental relève du concerto grosso baroque, avec une partie électronique qui tantôt rentre tantôt sort de la masse sonore. Quant à la poétique de l’œuvre, Yan Maresz fait preuve de sa modestie proverbiale : il affirme lui-même ne savoir la définir, si ce n’est par une volonté de capter l’infini. C’est donc armé d’un peu plus de savoir et de prescience que l’on a dès lors qu’une envie : réécouter Tutti, car c’est une pièce mystérieuse qui mérite absolument d’être entendue à plusieurs reprises.

Concert Portrait Maresz I, jeudi 6 juin, Centre Pompidou

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Portrait Maresz I http://manifeste2013.ircam.fr/event/portrait-maresz-i/ http://manifeste2013.ircam.fr/event/portrait-maresz-i/#comments Thu, 06 Jun 2013 20:30:00 +0000 http://manifeste2013.ircam.fr/event/portrait-maresz-i/ La création très attendue de Yan Maresz incarne un rêve ancien, celui de l’œuvre intégrale qui absorbe toute distinction entre matériau et dramaturgie. Utopie stockhausenienne de l’unicité absolue, où la synthèse électronique procède du rythme, où les timbres électroniques et instrumentaux sont conçus simultanément. Musique sans figures d’un ensemble saisi par l’électronique. Pour échapper au pays connu et trop balisé de la musique mixte, Yan Maresz brusque ici son propre idiome – vitesse, plasticité, musique pulsée et figurée.

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Magnus Lindberg partage la scène de cette soirée avec l’ensemble musikFabrik et le pianiste franco-américain David Lively. Élaboré après une longue fréquentation des Noces de Stravinsky, son Coyote Blues répondait au désir d’écrire pour la voix dont on retrouvera la trace dans les mélismes purement instrumentaux.

Les modèles vocaux, manipulés par l’informatique, sont également intégrés par Sébastien Gaxie dans sa création polyrythmique pour piano. Un compositeur – pianiste fasciné quant à lui par le clavier bien tempéré de Bach.

  • Sébastien Gaxie Continuous snapshots, commande Ircam-Centre Pompidou, création
  • Magnus Lindberg Twine, Étude I et II, Coyote Blues
  • Yan Maresz Tutti, commande Françoise et Jean-Philippe Billarant, Kunststiftung NRW et Ensemble musikFabrik, création

David Lively piano
Ensemble musikFabrik
Direction Peter Rundel
Réalisation informatique musicale Ircam Olivier Pasquet, Thomas Goepfer

Coproduction Ircam/Les Spectacles vivants-Centre Pompidou. Avec le soutien de la Sacem.
Concert diffusé sur France Musique le 17 juin à 20h dans Les Lundis de la contemporaine.

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Magnus Lindberg http://manifeste2013.ircam.fr/artist/magnus-lindberg/ http://manifeste2013.ircam.fr/artist/magnus-lindberg/#comments Fri, 15 Feb 2013 10:07:50 +0000 http://manifeste2013.ircam.fr/?post_type=artist&p=484 Né à Helsinki en 1958, Magnus Lindberg débute le piano à onze ans et entre à l’Académie Sibelius où il étudie l’écriture, la composition et la musique électroacoustique dans les classes de Risto Väisänen, Einojuhani Rautavaara, Paavo Heininen et Osmo Lindeman. Magnus Lindberg rencontre Brian Ferneyhough et Helmut Lachenmann à Darmstadt, puis Franco Donatoni à Sienne, et devient en 1981 l’élève de Vinko Globokar et de Gérard Grisey à Paris. Il travaille au studio EMS à Stockholm, à la fin des années 1970, puis au studio expérimental de la Radio finlandaise, ainsi qu’à l’Ircam, dès 1985.

Magnus LindbergMagnus Lindberg © Saara Vuorjoki / Fimic

Sa carrière de pianiste, l’amène à interpréter des œuvres de Berio, Boulez, de Stockhausen ou de Zimmermann. Il fonde en 1977 avec, entre autres, Kaija Saariaho et Esa-Pekka Salonen, l’association Korvat auki (Ouvrir les oreilles) et, en 1980, l’ensemble Toimii, qui seront pour lui des laboratoires musicaux.

Lors de sa période parisienne, de 1981 à 1993, sa musique s’ouvre à diverses influences qu’il assimile de manière très personnelle, loin de toute esthétique post-moderne. Si l’on peut y distinguer des traces de Sibelius, du free-jazz, de l’énergie des groupes post-punk, du minimalisme américain ou des musiques traditionnelles, en particulier d’Asie du sud-est, Lindberg n’en adopte pas moins l’héritage du sérialisme américain de Babbitt ou encore le principe de classification harmonique de la Set Theory d’Allen Forte. De même, le spectralisme français contribuera à l’élaboration de son écriture harmonique, associé au principe de la chaconne.

lindbergMagnus Lindberg, atelier de composition au CENTQUATRE, académie 2013 © F. Grappin

À partir des années 1990, le compositeur aspire à une plus grande pureté de sonorités, une légèreté de l’ornementation et trouve alors dans le grand orchestre sa formation de prédilection. Il tend à émanciper l’individualité virtuose de la masse orchestrale, tout en préservant de larges effets de texture.

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