ManiFeste-2013 » Hannigan http://manifeste2013.ircam.fr festival 29 mai - 30 juin Fri, 26 Sep 2014 11:41:32 +0000 fr-FR hourly 1 http://wordpress.org/?v=4.1 Hannigan – Diotima http://manifeste2013.ircam.fr/event/hannigan-diotima/ http://manifeste2013.ircam.fr/event/hannigan-diotima/#comments Mon, 24 Jun 2013 20:30:00 +0000 http://manifeste2013.ircam.fr/event/hannigan-diotima/ « La voix est tout. » Ce cri de Philippe Schœller, qu’on pourrait accorder à la musique de Nono, dit tout à la fois la nature et le langage, l’archaïsme et l’icône vocale, irréductible à l’instrument. Operspective Hölderlin interprétée par Barbara Hannigan et les Diotima parachève le cycle avec électronique initié par Feuillages et Vertigo, où se démultiplient les perspectives spatiales.

Operspective pressent un temps opératique, soutenu par un grand orchestre (concert du 7 juin). Perspectives sur Hölderlin, dans la proximité directe de Nono ? Philippe Schœller invoque ici le poète et « la fraternité essentielle de sa parole de feu, bienfaisante et solaire ».

Lorsque la voix quitte la scène des Bouffes du Nord, il demeurera un quatuor pur, celui d’Alberto Posadas, incantation et torsions mémorables de près d’une heure, croissant par propagation, par cycle et par auto-similarité, à l’image d’un organisme naturel.

  • Luigi Nono Djamila Boupacha
  • Philippe Schœller Operspective Hölderlin, commande de l’Ircam-Centre Pompidou, création de la nouvelle version
  • Alberto Posadas Liturgia Fractal
Quatuor DiotimaQuatuor Diotima © Molina Visuals

Barbara Hannigan soprano
Quatuor Diotima
Réalisation informatique musicale Ircam Gilbert Nouno

Coproduction Ircam-Centre Pompidou, ProQuartet, en coréalisation avec le Théâtre des Bouffes du Nord. Avec le soutien de la Sacem.

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Orchestre Philharmonique de Radio France http://manifeste2013.ircam.fr/event/orchestre-philharmonique-de-radio-france/ http://manifeste2013.ircam.fr/event/orchestre-philharmonique-de-radio-france/#comments Fri, 07 Jun 2013 20:00:00 +0000 http://manifeste2013.ircam.fr/event/orchestre-philharmonique-de-radio-france/ À l’occasion de ce concert, l’Orchestre Philharmonique de Radio France et Jukka-Pekka Saraste rendent hommage à Henri Dutilleux.

Un souffle lyrique traverse le concert dirigé par Jukka-Pekka Saraste, présent jusque dans la troisième symphonie de Lutoslawski, chef-d’œuvre véhément et dramatique achevé en 1983 après une longue gestation. La formation typiquement romantique du Lied avec orchestre (cf. Mahler, Strauss) a été choisie par Philippe Schœller pour ce qui s’annonce comme un opéra futuriste, La légende d’Esstal. La composition orchestrale de ces lieder déploie l’écriture sur la lutherie électronique d’Operspective Hölderlin, également dédiés à la soliste Barbara Hannigan.

Le pari de Carmine Emanuele Cella, chercheur, mathématicien, compositeur et lauréat de l’académie 2012, est l’alliance directe entre électronique et orchestre. S’emparant de l’allégorie du mythe de la caverne chez Platon, il pose deux mondes en présence, le premier, instrumental, représentant l’ombre imparfaite du second, pure idée sonore électronique.

  • Carmine Emanuele Cella (lauréat académie ManiFeste-2012) Reflets de l’ombre, commande Ircam et Radio France, création
  • Philippe Schœller Three Songs from Esstal, commande Radio France, création
  • Witold Lutoslawski Symphonie n° 3
  • Henri Dutilleux Métaboles
Barbara HanniganBarbara Hannigan © Elmer de Haas

Distribution

Barbara Hannigan soprano
Orchestre Philharmonique de Radio France
Direction Jukka-Pekka Saraste
Réalisation informatique musicale Ircam Carlo Laurenzi

France Musique

Coproduction Radio France, Ircam-Centre Pompidou. En partenariat avec l’Institut Polonais de Paris, dans le cadre du 100e anniversaire de la naissance de Witold Lutoslawski. Avec le soutien de la Sacem.
Concert diffusé en direct sur France Musique.

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Chorégraphie d’un chant http://manifeste2013.ircam.fr/text/nouveau-texte-2/ http://manifeste2013.ircam.fr/text/nouveau-texte-2/#comments Sun, 02 Jun 2013 14:09:40 +0000 http://manifeste2013.ircam.fr/?post_type=text&p=500 Entretien avec Barbara Hannigan

Comment devient-on une chanteuse telle que vous, avec autant d’intérêt, d’outils et de volonté de défendre la musique d’aujourd’hui ?

Barbara HanniganBarbara Hannigan © Elmer de Haas

Ma professeure au Conservatoire de Toronto a certainement joué un grand rôle dans cette direction qu’a pris ma carrière. Elle savait que je m’ennuierais à mourir si elle ne me faisait chanter que du Schubert et du Mozart. Elle m’a donc conseillé d’aller à la bibliothèque, d’emprunter des partitions et de les étudier, l’une après l’autre. Du reste, peut-être ma curiosité vient-elle aussi du fait que, à cet âge-là, je n’avais justement pas ce bagage schubertien et mozartien – je ne connaissais pas non plus que Mahler, Boulez ou Ligeti. Je viens de Nouvelle-Écosse, d’un village avec moins de cinq cents habitants. On n’y écoutait pas réellement de musique classique. Quand je suis arrivée à dix-sept ans à Toronto, c’est comme si tout un monde s’ouvrait à moi.

Comment travaille-t-on un répertoire aussi ardu, qui s’éloigne toujours plus de la voix « classique » ?

Les chanteurs ne peuvent travailler à pleine voix toute la journée : il faut ménager sa voix. Je travaille donc le plus souvent sur table, en silence. J’imagine l’œuvre, la ligne de chant. J’essaie de tout visualiser : non pas seulement la courbe d’une mélodie ou un saut d’intervalle, mais tout ce qui est sollicité par le chant : les muscles, les sensations de vibration. Je visualise la forme que prendra mon palais pour rendre tel passage, ce que fera ma langue, comment je respirerai, comment je sentirai ma mâchoire… C’est exactement la même gymnastique intellectuelle que celle d’un plongeur, qui visualise sa figure alors qu’il est encore debout sur le plongeoir. Ou celle d’un danseur, qui repasse une chorégraphie entière dans sa tête.

De manière presque concomitante avec votre prise de rôle de Lulu à la Monnaie de Bruxelles, vous avez collaboré avec George Benjamin sur son opéra Written on Skin : comment vous êtes-vous appropriée le rôle ?

J’ai rencontré George Benjamin quelque temps avant qu’il se mette au travail. Il connaissait déjà ma voix, et nous nous sommes ménagés un peu de temps pour faire la musique ensemble, chez lui. Nous avons joué les Sept lieder de jeunesse de Berg, nous avons parlé ambitus, tessiture, confort de voix. Quand la partition m’est parvenue, scène après scène, ma première réaction a été la surprise. Cela n’avait rien d’un rôle virtuose. C’était lyrique, avec quelques notes haut perchées, mais, à première vue, relativement modeste. Ce n’est que pendant les répétitions, et surtout à partir du moment où nous avons travaillé en scène sous la direction de Katie Mitchell, que j’ai commencé à appréhender l’intensité et le poids du rôle. Les lignes étaient tendues, les phrases longues. Ces notes tenues dans l’aigu exigeaient des efforts très différents des passages coloratures qu’on me demande habituellement. Le rôle était celui d’une femme sérieuse et grave, et j’ai beaucoup aimé cet aspect-là. Nous n’avons presque rien changé.

Pendant le festival ManiFeste-2013, vous chanterez deux œuvres de Philippe Schœller. Il nous dit lui-même à votre sujet : « La rencontre avec cette artiste exceptionnelle qu’est Barbara Hannigan est la source de l’invention poétique et artistique de ce diptyque, ici Operspective Hölderlin, là Three Songs from Esstal. » Que répondriez-vous à cela ? Comment devient-on la « muse » d’un compositeur ?

Philippe Schœller est un compositeur singulier – certainement un original. Je suis toujours fascinée par le mystère qui se dégage de ses partitions complexes. Les compositeurs connaissent mon engagement de longue haleine pour le répertoire contemporain, et savent que l’on peut me faire confiance. Je ferai tout pour comprendre de la manière la plus approfondie possible ce qu’ils ont essayé de transmettre au travers de leur musique.

Comment choisissez-vous les œuvres que vous créez – est-ce une question d’esthétique ? De relation humaine ? Un projet séduisant ? Ou peut-être, une question de voix ?

Je n’ai pas de recette. Les compositeurs que j’aime sont très différents : Ligeti, Dutilleux, Boulez, Dusapin, Barry, Benjamin, Schœller – rien que dans cette courte liste, il y a déjà un panel esthétique très varié. Je refuse bien des offres, car je ne ressens aucune familiarité avec la partition qu’on me demande de chanter. Je recherche un certain équilibre entre la puissance de la vision intellectuelle et la force dramatique et émotionnelle. Le pourcentage peut varier d’une pièce à l’autre, mais les deux aspects doivent être présents. C’est aussi une affaire de goût, d’architecture de la partition ou du rôle, et du choix des textes. Je suppose que la décision vient de mon propre instinct – la seule chose à laquelle je puisse me fier.

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Barbara Hannigan http://manifeste2013.ircam.fr/artist/barbara-hannigan/ http://manifeste2013.ircam.fr/artist/barbara-hannigan/#comments Tue, 16 Apr 2013 17:59:02 +0000 http://manifeste2013.ircam.fr/?post_type=artist&p=429 Née au Canada, la soprano Barbara Hannigan y grandit et obtient un Bachelor ainsi qu’un Master de musique à l’Université de Toronto, dans la classe de Mary Morrison. Elle poursuit ses études au Conservatoire Royal de La Hague avec Meinard Kraak et, en privé, auprès de Neil Semer.
Régulièrement invitée par le Philharmonique de Berlin, elle se produit également avec la plupart des plus prestigieux orchestres internationaux, avec des chefs tels que Simon Rattle, Pierre Boulez, Reinbert de Leeuw, Vladimir Jurowski, Esa-Pekka Salonen, Alan Gilbert et Jukka-Pekka Saraste. Barbara Hannigan se frotte elle-même à la direction en 2010 au Théâtre du Châtelet à Paris, dans Renard de Stravinsky. Parmi ses engagements récents et à venir, citons des concerts avec la WDR, l’Académie Sainte Cécile ou le Gothenburg Symphony.

Barbara HanniganBarbara Hannigan © Elmer de Haas

Défenseuse recherchée de la musique contemporaine, Barbara Hannigan a créé pas moins de soixante-quinze partitions. Son répertoire opératique s’est récemment élargi aux rôles d’Agnès dans Written on Skin de George Benjamin, créé pour le Festival d’Aix-en-Provence en juillet 2012 et repris avec succès à la Royal Opera House, Covent Garden, et à celui de Lulu de Berg à la Monnaie de Bruxelles. Elle a incarné le rôle titre dans Le Rossignol de Stravinsky, Gepopo/Venus dans Le Grand Macabre de Ligeti, Armida dans Rinaldo de Haendel, et prendra dans les saisons prochaines les rôles de Donna Anna, Melisande, et Marie (Die Soldaten). Mysteries of the Macabre de Ligeti, tour de force pour soprano et orchestre, est aujourd’hui devenu sa carte de visite : elle les a chantés, et parfois dirigés, au Lincoln Center, au Disney Hall, à la Berlin Philharmonie, au Théâtre du Châtelet, au Concertgebouw d’Amsterdam, au Konzerthaus de Vienne, et dans le cadre du Festival de Salzburg.

Le talent de Barbara Hannigan pour la programmation est également largement reconnu. Elle fut récemment co-curatrice du festival « The Rest is Noise » au Southbank Centre, qui s’appuyait sur le livre fondateur éponyme d’Alex Ross. En 2011, elle a entrepris une tournée européenne exceptionnelle de Pli selon pli de Boulez, sous la direction du compositeur.

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