Identité(s) et transmission de l’œuvre musicale temps réel
L’œuvre musicale mixte temps réel, qui associe instrumentistes et ordinateurs dans une interaction que l’on aimerait idéalement du niveau de celle de
la musique de chambre, est d’emblée obsolescente : les machines et les logiciels sont en
perpétuel renouvellement, la compatibilité n’étant jamais complètement assurée. La nécessité de préservation et ses modalités pratiques sont avant tout gouvernées par l’idée de rejouer l’œuvre. L’enregistrement, fixation d’un comportement qui peut être multiple selon les qualités des stimuli instrumentaux adressés aux machines, est nécessaire mais pas suffisant pour reconstituer la machinerie utilisée à l’origine.
Plusieurs approches complémentaires seront présentées : le recours via le langage Faust au formalisme mathématique pour décrire de manière indépendante de toute implémentation technique les transformations opérées sur le son et constituer une documentation papier adjointe à la partition ; la description des actions permettant la rejouabilité de l’oeuvre, via des bases de données ou des représentations de ces savoirs ; enfin, la constitution de connaissances musicologiques, sur les modules de génération temps réel du son.
Maître de conférences HDR à l’université Paris-8, au département musique, chercheur associé à l’Ircam au sein de l’équipe Analyse des Pratiques Musicales, Alain Bonardi est spécialisé en informatique musicale, travaillant notamment sur la virtualisation, l’analyse et la représentation des oeuvres mixtes temps réel, mais également sur des
questions de spatialisation. À l’Ircam, il participe à plusieurs projets autour de la préservation (Caspar, Astrée, Gamelan). Il est également réalisateur en informatique musicale et compositeur.
Répliques art-science : vendredi 14 juin