Organiser le partage pour préserver les données
A-t-on résolu le problème de la préservation des œuvres maintenant que, pour la première fois dans l’histoire, on sait répliquer à l’identique tout bien informationnel à un coût négligable ? On pourrait le croire, mais la réalité est tout autre.
Formats fermés et logiciels propriétaires peuvent rendre inexploitable une copie numérique, tout comme les moyens anti-copie (DRM). L’interdiction légale de la copie nous prive du grand potentiel de sauvegarde offert par les bibliothèques et médiathèques personnelles des internautes. La concentration dans les data centers de quelques gros acteurs achève de recréer dans le monde numérique la même fragilité que celle de la grande bibliothèque d’Alexandrie.
En utilisant des formats ouverts et des logiciels libres, en encourageant la copie et le partage, tous ces problèmes pourraient être résolus. À condition de proposer aux créateurs des biens immatériels des mécanismes de rémunération alternatifs : nous en aborderons ensemble quelques uns.
Après avoir enseigné plusieurs années à l’École normale supérieure de Paris, Roberto Di Cosmo
est professeur d’Informatique à l’université Paris-Diderot, où il mène des recherches en informatique fondamentale. Après la création du Groupe Thématique Logiciel Libre dans le Pôle de compétitivité Systematic à Paris, qui a financé plus de trente projets de R&D depuis 2007, il dirige l’IRILL, une structure de recherche sur le logiciel libre. Il prône depuis longtemps son adoption, et s’intéresse à la problématique de la rémunération des artistes à l’ère d’Internet.
Répliques art-science : jeudi 13 juin