« La voix est tout. » Ce cri de Philippe Schœller, qu’on pourrait accorder à la musique de Nono, dit tout à la fois la nature et le langage, l’archaïsme et l’icône vocale, irréductible à l’instrument. Operspective Hölderlin interprétée par Barbara Hannigan et les Diotima parachève le cycle avec électronique initié par Feuillages et Vertigo, où se démultiplient les perspectives spatiales.
Operspective pressent un temps opératique, soutenu par un grand orchestre (concert du 7 juin). Perspectives sur Hölderlin, dans la proximité directe de Nono ? Philippe Schœller invoque ici le poète et « la fraternité essentielle de sa parole de feu, bienfaisante et solaire ».
Lorsque la voix quitte la scène des Bouffes du Nord, il demeurera un quatuor pur, celui d’Alberto Posadas, incantation et torsions mémorables de près d’une heure, croissant par propagation, par cycle et par auto-similarité, à l’image d’un organisme naturel.
- Luigi Nono Djamila Boupacha
- Philippe Schœller Operspective Hölderlin, commande de l’Ircam-Centre Pompidou, création de la nouvelle version
- Alberto Posadas Liturgia Fractal
Barbara Hannigan soprano
Quatuor Diotima
Réalisation informatique musicale Ircam Gilbert Nouno
Coproduction Ircam-Centre Pompidou, ProQuartet, en coréalisation avec le Théâtre des Bouffes du Nord. Avec le soutien de la Sacem.